Mon travail de
metteur en scEne

« On n’invente rien… on apprend toujours de quelqu’un… »
Luchino Visconti

LA DIRECTION D’ACTEURS

En arrivant sur le plateau, je sais quel développement je vais donner aux scènes et comment je vais diriger mes acteurs… 

J’extrais de leur présence toutes les suggestions qui vont contribuer à parfaire la scène. J’entends le mot « présence » au sens matériel, au sens direct du mot :

La façon qu’à le comédien de se présenter, l’instant de la répétition, sa manière d’évoluer ou de dire sa séquence, m’indique de façon concrète comment je dois compléter le tableau.  

Je ne prévois rien d’avance hormis l’ensemble, mais le petit détail est suggéré par la matière première qu’est l’acteur. 

Aucune mise en scène faite par moi n’est préméditée ni froide, il faut toujours qu’on ait cette impression d’improvisation. Mes mises en scène sont susceptibles d’être constamment transformées. Je n’aime pas les mises en scènes trop «finies». 

Il m’arrive de travailler avec des comédiens non professionnels mais qui possèdent le «feu» ; qui sont vrais ;  qui adhèrent exactement au personnage. Le travail ensuite c’est de les faire devenir des acteurs. Il m’arrive de passer des heures à les guider, pour leur faire dire une courte réplique pour qu’elle soit le plus juste possible. 

Ma mission, c’est d’accompagner le comédien à tomber le masque, terrasser l’ego.
Ma mission, c’est de l’aider à transcender complexes et pudeur. 

J’apprécie l’acteur qui a un jeu plein d’instinct, qui sait se mettre au niveau des autres et d’une certaine façon, amener les autres à son niveau. Je fais des propositions à mes comédiens, ils essaient de l’exprimer à leur façon, et petit à petit, à travers ce travail de collaboration immédiate, la scène est centrée, la mise au point est faite ! 

Pour donner ensuite aux acteurs une plus grande charge de vérité, je laisse toujours une place au dialogue avant et après le filage d’une scène.. 

En définitive, ma méthode vise à SUGGÉRER, à APPROFONDIR le personnage et à SOULIGNER ses caractéristiques singulières, toujours avec le soutien du comédien.  

C’est surtout un travail qui tend à persuader l’acteur, mais jamais à le forcer, ni à plus forte raison, à l’hypnotiser. C’est une méthode que je n’ai jamais changée, au fil des années ! 

Le rapport qui s’instaure entre le metteur en scène et l’acteur repose sur cette relation humaine qui tient du passionnel d’autant que « celui qui est regardé a accepté pour le temps donné à ce travail, de n’exister qu’en fonction du regard porté sur lui » (Jacques Lassalle). Cela suppose une connivence d’autant plus indispensable que diriger un acteur consiste alternativement à le rassurer et à l’inquiéter. Ce travail ne peut se faire sans une relation de totale confiance. 

Le regard d’un directeur d’acteur s’apparente à la tendresse…


À propos de la direction d’acteurs, voici quelques citations de grands metteurs en scène qui sont mes références : 

« Le metteur en scène doit être attentif au moment où l’acteur s’embrouille dans ses propres intentions, même si elles sont justes, au moment où il doit aider l’acteur à surmonter ses propres obstacles. Tout ceci relève du dialogue et d’une sorte de danse entre le metteur en scène et l’acteur » Peter Brook, L’Espace vide, Paris Seuil, 1977. 

« Vis-à-vis de l’interprète, l’art du réalisateur est un art de suggestion. Il n’impose pas, il suggère. Et surtout, il ne doit pas être brutal. L’âme de l’acteur n’est pas un vain mot. Elle est d’une nécessaire permanence plus encore que chez le poète. Or, on ne brutalise pas un être pour avoir son âme. Car plus encore que sa sensibilité, c’est de l’âme du comédien que l’oeuvre a besoin». Jean Vilar, De la tradition théâtrale.

LES ÉTAPES DE LA MISE EN SCÈNE

Le travail de préparation d’un spectacle se décompose en plusieurs moments : CLIQUEZ ICI pour en savoir plus sur les différentes étapes des mises en scènes signées par la compagnie LAURAMAAR. 

« La mise en scène c’est l’ensemble des facteurs par lesquels une pièce écrite devient une pièce jouée ». 
Pierre- Aimé Touchard (l’Amateur de théâtre ou la règle du jeu / Paris Seuil 1949)