Les Joyeuses commères de Windsor

Espace 44, Lyon 1er
Les jeudis, vendredis et samedis, du 11 au 20 juin 2009

Mise en scène et Scénographie : Arlette Rachel Azran, assistée d’Agnès Faye

Avec :
Nicolas Manchon (Falstaff)
Laurence Pinelli (Mme Dugué)
Agnès Faye (Mme Lepage)
Franck Micollier (M. Dugué)
Cyril Iohner (M. Lepage)
Maxime Roger (Docteur Caius)
Alain Jouhan (Curé Evans)
Marc Patin (l’hôte)
Isabelle Devilla (Mme Vabontrain)
Etienne Perrier (Levaseux)
Jérémy Collanges (Lefluet)
Stéphanie Canioni (Robin)
Maxime Roger (Fenton)
Stéphanie Canioni (Anne Lepage)

Maquillage : Maddy Richard
Conception lumière : Arlette Rachel-Azran, assistée de Vincent Monneri
Régie : Tommy Boisseau, Vincent Monneri

Falstaff est, dans tous ses excès, l’incarnation des tendances profondes de l’humanité. Tous les vices et faiblesses de l’humanité sont rassemblés en ce gros homme, menteur, lâche, ivrogne et libidineux. Il n’en reste pas moins sympathique et plein d’esprit.

Falstaff a une dimension de personnage de carnaval, il refuse l’économie du travail et de l’honneur. Sa vie n’est faite que de vol et de débauche ; le trait dominant de sa personnalité est la couardise. 

Berné, rossé, humilié, Falstaff va être entraîné dans une farandole de rebondissements joyeux et burlesques parmi la foule des maris jaloux, benêts soupirants, docteurs revêches, maquerelles intrigantes et autre curé gourmand, tous acteurs de cette farce poétique et pittoresque. 

Les Joyeuses Commères de Windsor comptent parmi les plus truculentes et les plus populaires du grand William Shakespeare (1564-1616). Tout au long de la pièce, le discours de Falstaff, directement inspiré de la philosophie d’Epicure, présente les grandes règles d’analyse et de conduite propres à assurer, dès cette vie, notre bonheur. L’honneur et la gloire sont dénoncés comme de faux biens précisément parce qu’ils ne remplissent aucune fonction propre à la conservation de la vie mais sont au contraire des sources de soucis et de douleurs superflues. 

Falstaff n’aime que lui. Il est certain que quelque chose nous plaît dans cette lâcheté lucide et raisonnée… Falstaff séduit et pourtant c’est un personnage noir, un voleur farouchement égoïste, un opportuniste aussi : s’il craint sa propre mort, celle des autres le laisse indifférent …  

Shakespeare utilise ce personnage pour dénoncer, sur le mode de la comédie, les turpitudes de la conquête historique du Pouvoir. Il y a donc quelque chose de profondément juste dans le manque de respect de Falstaff vis-à-vis de la loi » …

La grande leçon des tragédies shakespeariennes n’est pas démentie par les allures de comédie de cette pièce : le pouvoir s’acquiert dans le sang ; le pouvoir n’est jamais innocent ; le pouvoir est le mal.